Construire avec l'existant et l'économie circulaire sont au centre de l'Arc Mag 2022–4.

Publié le 04 juillet 2022 par
Jørg Himmelreich

Construire avec l'existant, l'économie circulaire et la dimension politique de l'architecture, le nouvel Arc Mag 2022–4 saute directement à l'épicentre des débats actuels. Souscrivez dès maintenant un abonnement pour le recevoir bientôt dans votre boîte aux lettres!

Nous, les architectes, avons rendu un mauvais service au monde en élevant les notions de «typologie» et de «fonction» au rang de critères déterminants pour la construction. En effet, ces deux notions reposent sur l’idée qu’il existe une forme idéale ou une organisation spatiale parfaite pour chaque utilisation, aussi précise qu’un gant ou aussi optimisée qu’une installation de production fordiste.

Mais si les usages changent, cette correspondance idéale ne peut plus exister, par la force des choses. C’est pourquoi, depuis le début de l’ère moderne, la solution choisie a presque toujours été le «remplacement», quand la valeur émotionnelle d’un bâtiment ne l’emportait pas sur sa fonctionnalité.Mais nous pressentons aujourd’hui que nous ne pouvons plus nous permettre de penser ainsi. Dans le cadre de la crise climatique, démolir devient un sacrilège. En effet, quelle que soit l’efficacité énergétique d’un bâtiment de remplacement, l’énergie grise «utilisée» par la démolition ne serait jamais compensée dans le cycle de vie de presque aucun bâtiment. Il semble donc logique que certains architectes demandent de ne plus rien démolir et, dans l’idéal, de ne plus rien reconstruire: un moratoire sur le monde construit. Mais cette idée est irréaliste et si radicale qu’elle ne peut être qu’une incitation à la réflexion. La bonne voie est celle qui consiste à «continuer à construire l’existant» et à «adapter». Il faut ajouter aux villes, comme avant l’ère moderne, des espaces pour de nouveaux besoins et de nouvelles utilisations, un peu comme des couches géologiques.

La rédaction fait donc du thème «continuer à construire l’existant» un sujet central: dans ce numéro, nous présentons des constructions passionnantes et faisons ainsi la promotion de la densification de la ville en posant de nouvelles pierres sans supprimer l’existant. Les projets interprètent la ville comme les cernes d’un arbre qui continue à pousser de manière organique. En tant que rédaction d’un magazine d’architecture, on peut être tenté de vouloir mettre les nouvelles constructions sur le devant de la scène.

De nôtre côté, nous essayons de prendre un peu de recul et montrons le plus souvent possible que «l’adaptation» et «la poursuite de la construction existante» peuvent aussi être très sexy. C’est pourquoi nous poursuivrons ce thème lors du prochain Arc Afterwork: le 15 septembre, dix architectes présenteront à Bâle des transformations de bâtiments des années 1970. Vous êtes cordialement invités.

La rédaction vous souhaite une bonne lecture!

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