Pour la septième fois consécutive depuis 2013, des étudiants ont eu la possibilité de soumettre leurs travaux à l'appréciation d'un jury national dans le cadre de l'Arc Award Next Generation. Parmi les 43 projets soumis, le jury de l'Arc-Award Next Generation, composé des trois architectes Stefan Cadosch, Nicole Deiss et Christian Zimmermann, a sélectionné le lauréat.

Dans la présente interview, Stefan Cadosch nous parle de sa motivation à participer au concours Arc-Award Next Generation, ainsi que de l'orientation et des qualités de l'enseignement de l'architecture en Suisse.

Qu’est-ce qui vous motive à vous engager en tant que président du jury de l’Arc-Award Next Generation?

La promotion des jeunes talents est un thème central de mon travail en tant que président de la SIA. Une compétition saine entre collègues, qui va au-delà de la propre université, est un excellent entraînement pour la future vie professionnelle. Le fait de concourir dès le plus jeune âge, idéalement déjà pendant les études, prépare les étudiants à leur carrière professionnelle. Je pense que le fait de promouvoir cette initiative est une tâche à la fois essentielle et stimulante.

Comment se développe la formation en architecture en Suisse?

Depuis longtemps déjà, le niveau de formation en architecture est très élevé en Suisse. Le développement et la consolidation des hautes écoles spécialisées, notamment grâce au système de Bologne, a permis d’accroître la qualité de l’ensemble des formations. De plus, cette concurrence a eu un effet stimulant sur les universités. Chacune de ces écoles s’efforce de fournir une formation complète et approfondie. On constate en effet un regain d’attention pour l’urbanisme et la construction.

Que pensez-vous de la qualité élaborative et conceptuelle des projets architecturaux? Qu’est-ce qui vous a manqué au niveau de la représentation et de la planification?

Cette multitude de variantes possibles me fascine à chaque fois. Cette année, il y avait divers travaux avec une approche poétique ou une attention soutenue pour l’utopie. Le but était probablement de développer une narration libre dépassant le cadre purement spatial ou constructif. Cette approche a donné lieu à une grande liberté de conception, mais elle a également placé la barre très haut pour aboutir à un concept cohérent. Considérant cette énorme diversité, nous ne pensons pas, en tant que jury, qu’il y ait un manque de qualité en soi. En revanche, on peut voir que les étudiants investissent parfois trop de travail dans la présentation et moins dans le travail conceptuel. Dans certains cas, les représentations ne contribuaient pas vraiment à une bonne compréhension du projet. Il est vrai que pour certains travaux, il aurait fallu procéder selon la maxime minimaliste «moins c’est plus».