Baromètre de l'humeur

L’Arc Award récompense des réalisations architecturales hors du commun, achevées durant les trois dernières années en Suisse ou à l’étranger sous la direction de bureaux suisses. Le concours récompensera les meilleurs projets des neuf catégories.

Cinq catégories typologiques sont à nouveau en lice: habitat, travail et production, éducation et santé, loisirs et lifestyle et transformation. Un jury d’experts indépendants de haut niveau évaluera les projets des candidats: Dominique Salathé, Inès Lamunière et Ludovica Molo sélectionneront les lauréat·e·s des différentes catégories. Tous trois dirigent des bureaux, enseignent dans des Hautes Écoles et représentent les trois grandes régions linguistiques de la Suisse – comme le veut le concept du concours.

Le 9 mai, lors de la journée du jury, le groupe procédera à une première sélection d'objets sur la base de portfolios sur papier ainsi que de présentations numériques, avant de se rendre les 30 et 31 mai, dans le cadre d'un «tour de Suisse», à la découverte de toutes les constructions retenues pour le prix. Les décisions finales ne seront prises qu'après avoir «vécu» ou «ressenti» les ouvrages en question dans leur environnement. Comme par le passé, la discussion portera avant tout sur les qualités architecturales. Il s'agira d'évaluer la valeur des constructions en tant qu'espaces de vie. Bien que ce soient les architectes qui se verront remettre les trophées en novembre, la distinction sera indirectement attribuée à toutes les personnes impliquées dans le projet, y compris les maîtres d'ouvrage et les usagers, soucieux de faire vivre les nouvelles constructions.

Créatrices et créateurs d'avenir

Dans le but de donner un coup de projecteur sur des questions particulièrement urgentes de notre époque, trois nouveaux groupes thématiques ont été lancés dans le cadre de l’Arc Award: durabilité, engagement social et numérisation.

Dans le cadre du prix de la durabilité, les projets déposés feront l’objet d’un examen approfondi en termes de structures et de concepts d’exploitation. Quelle est la quantité d’énergie grise qui a pu être économisée grâce à la réutilisation des structures existantes? Quelle quantité de CO2 la construction a-t-elle dégagée? Quelle énergie peut être utilisée pour climatiser et entretenir les structures, et quid de l’efficacité? A-t-on utilisé des matériaux réutilisés ou recyclés dans le cadre de ce projet? Finalement, la rédaction de l’Arc Mag demandera au jury de porter le regard également sur une autre question: les nouvelles constructions contribuent-elles à la biodiversité ou ont-elles pour le moins été conçues de manière à avoir un impact minimal sur les milieux naturels?

Cela dit, la notion de durabilité doit également être discutée sous l'angle de l'aspect social. À cet effet, il a été ajouté une deuxième catégorie, celle de l'engagement social. Existe-t-il de nouvelles constructions en mesure de répondre aux besoins spécifiques des personnes issues de groupes minoritaires ou de favoriser l'interaction entre les différents milieux sociaux? En tant qu'organisateurs du concours, nous pensons notamment à des projets qui traitent de l'égalité des droits entre hommes et femmes et dont l'architecture contribue à promouvoir l'intégration et l'égalité des chances pour les personnes LGBTQ+, les migrants, les handicapés physiques et d'autres groupes de personnes défavorisées.

Enfin, le troisième nouveau volet de ce cluster est celui de la numérisation. Au premier abord, le concept de ce groupe peut paraître fondamentalement différent – après tout, la plupart des architectes perçoivent la numérisation comme un phénomène propulsé par d’autres disciplines et par le développement technique en général, un phénomène auquel le secteur de la construction se conforme plutôt qu’il ne contribue à le façonner. Or, notre équipe rédactionnelle souhaite adopter une approche proactive et éthique de ce terme. Ainsi, notre décision de réunir la numérisation, le développement durable et la responsabilité sociale au sein d’un même cluster est motivée par une approche méthodique. Plutôt que de considérer la numérisation comme un simple outil destiné à améliorer l’efficacité, nous voulons la comprendre à la lumière de ces deux autres axes thématiques.

L’interdépendance des trois nouvelles catégories se reflète également dans la composition du jury: bien que Manuel Herz, Jeffrey Huang et Anne Kaestle soient des expert·e·s, l’approche interdisciplinaire ou globale et le dialogue resteront au premier plan de cette journée de jury. Les lauréat·e·s seront probablement déterminé·e·s le 12 mai. Il est fort probable que les membres du jury «urgent agenda» se rendent sur place pour visiter les projets retenus. Le 2 juin est provisoirement réservé à cet effet.

Qui est la Next Generation?

Avec la catégorie «Next Generation», l’Arc Award souhaite se tourner vers l’avenir. Ce prix destiné aux jeunes talents a pour but de récompenser des projets passionnants, inhabituels ou novateurs qui ont vu le jour dans une haute école suisse. Les étudiants pouvaient soumettre un travail de semestre ou le fruit de leur travail de bachelor ou de master.

Stefan Cadosch, Nicole Deiss et Christian Zimmermann n’ont que l’embarras du choix. Nicole Deiss est professeur au département de conception architecturale de la ZHAW, et Christian Zimmermann est responsable de la filière Bachelor en architecture à la Haute école de Lucerne. Quant à Stefan Cadosch, il a été pendant plusieurs années président de la SIA. Le 20 mai, ils désigneront le meilleur des jeunes talents.