Centre Médico-Chirurgical

Grâce au centre médical Kaya, les architectes de Nomos démontrent que les difficultés constructives liées aux limites des ressources en Afrique ne sont pas insurmontables. L’extension du bâtiment existant situé au Burkina Faso a été construite grâce à une équipe pluridisciplinaire et bénévole dans une démarche d’apprentissage et de partage des connaissances.

Situation initiale

Le Centre médico-chirurgical de Kaya se situe à une centaine de kilomètres au nord-est de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. La conscience de la limite des ressources et la valorisation de l’artisanat servent de point de départ au projet d'extension du bâtiment existant. Ce projet bénévole implique une équipe pluridisciplinaire et multiculturelle dans une démarche collective de recherche et de partage de connaissances. L’approche consiste à tester, adapter et développer une architecture qui évolue au gré de la construction et favorise l’intégration sociale.

Étude du projet

La construction se réalise en deux phases, la première pour former les artisans locaux - un programme de formation de vingt maçons sur le chantier - et la seconde pour développer, affiner et vérifier les techniques de construction. En valorisant la main d'œuvre et les matériaux locaux, le projet a permis d’éliminer la dépendance technologique et matérielle. De plus, il a stimulé l’économie régionale, débouchant sur une meilleure autonomie de la population: les maçons locaux formés, appelés à devenir indépendants, sont capables de transmettre leurs connaissances. Finalement, le système constructif offre un véritable exemple à suivre pour la construction, en faisant l’éloge d’une architecture alternative et accessible à tous. Les deux nouveaux bâtiments de lits augmentent considérablement le potentiel d’accueil des patients. Des espaces ombragés annexés aux chambres offrent aux convalescents et à leur famille des aires de repos au frais. Un troisième bâtiment, plus important, s’insère au cœur du campus, parallèlement à son axe principal, et regroupe l’accueil, l’administration, les laboratoires d’analyse, la pharmacie et le stockage.

Réalisation

Toute la construction est maçonnée en briques de terre crue et de latérite - une roche sédimentaire extraite manuellement, à l’aide d’une pioche, provenant de la carrière voisine -, une technique sans coffrage, inspirée du travail de l’architecte égyptien Hassan Fathy et du principe de la Voûte Nubienne. Les seuls outils utilisés sont la houe pour malaxer la terre, les mains pour mouler les briques, et le cordeau en fil de fer pour vérifier que chaque brique soit à sa place.

Le texte a été formulé par les architectes dans le cadre de la soumission du projet pour l'Arc Award 2023.