Centre sportif de Malley

Ce grand L évoquant la glace réunit un programme varié: au rez inférieur, la piste de glace et le plan d’eau des piscines; au rez supérieur, depuis le parvis, l’accès public au déambulatoire de la patinoire, à mi-hauteur du gradin; dans la charpente, les installations scéniques et la ventilation.

Situation initiale

Le Centre sportif de Malley constitue un équipement public majeur: d’un côté une aréna pour le hockey d’élite et des spectacles de grande envergure avec sa jauge pouvant accueillir jusqu’à 10 000 personnes (hockey) et 12 000 (concert), de l’autre une piscine olympique avec une fosse pour des plongeoirs de un, trois , cinq, sept virgule cinq et dix mètres, tous deux aux normes olympiques. Il accueille aussi des clubs sportifs locaux, de hockey, sports nautiques, tennis de table et escrime. C’est aussi un lieu de détente qui accueille parents et enfants, avec un restaurant ouvert toute l’année.

Ébauche du projet

La forme organique du bâtiment exprime sa fonction (arène, patinoire) et s’adapte aux contraintes extérieures (limites des constructions du PPA, rayon de giration des véhicules aux angles). Les courbes sont au service de l’usage : redents créant des terrasses, creux signalant et protégeant les entrées, expression fidèle de l’emprise de la structure en toiture. Finalement, la forme forte forge l’identité du bâtiment et assume la singularité d’un programme d’exception.
Le choix du verre Profilit comme revêtement de façade est cohérente avec la forme organique du bâtiment et valorise l’expression symbolique de sa fonction (analogie à l’eau et la glace de jour, effet «glow» de la façade lors de manifestations dans l’Arena et la piscine souvent utilisées le soir).

Étude du projet

Le verre Profilit est un matériau industriel économique qui permet de gérer la lumière naturelle tout en évitant l’éblouissement. Il se décline de plusieurs façons : en couche simple devant un mur isolé ou un contrecœur, en double couche isolée devant les espaces nécessitant un éclairage naturel. Le Profilit est remplacé par du verre partout où la vue est privilégiée.
La pondération de ses trois déclinaisons de revêtement (opaque, translucide, transparent) enrichit l’aspect visuel de la façade aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur et permet d’atteindre des performances thermiques efficaces.
La structure porteuse de la patinoire s’articule autour de cadres en béton armé précontraint. Ceux-ci se superposent et forment également les supports des gradins. Ils amènent les charges verticales depuis la toiture jusqu’aux fondations, et permettent de réaliser les décalages de porteurs nécessaires.
Les très grandes portées de l’aréna sont franchies avec des poutres triangulées en acier afin d’optimiser le rapport poids/ quantité de matière. La toiture de la piscine, est mixte, poutres en acier et dalle en béton afin d’optimiser son épaisseur tout en supportant le tennis de table et l’escrime qui vient par-dessus. Les dalles d’une portée usuelle seront de traditionnelles dalles plates en béton armé. Pour les dalles de portée moyenne, l’utilisation de dalles nervurées, précontraintes ou non, est privilégiée.

Particularités

Une patinoire autant qu’une piscine sont de grands consommateurs d’énergie, l’un pour produire du froid, l’autre de la chaleur. L’intérêt de mutualiser ses deux programmes sous un même toit est de valoriser au mieux les rejets thermiques liés à la production de froid pour la glace afin de couvrir les besoins du reste du complexe sportif. Ces rejets permettent de couvrir une grande partie des besoins de chauffage des piscines, de tous les autres programmes du bâtiment et de l’eau chaude sanitaire (source de consommation importante pour ce type de programme).
Les patinoires génèrent aussi des déchets thermiques solides exploitables (rabots de glace) pour le refroidissement des installations techniques demandeuses (B.T, locaux IT, etc.) et pour le traitement de l’air nécessaire aux zones annexes (bureaux, restaurants, escrime et tennis de table). Le raccordement au CAD de la ville de Lausanne permet d’assurer les besoins complémentaires en énergie, notamment l’été lorsque la production de glace est à l’arrêt. Le tout est complété par une production d’électricité solaire photovoltaïque en toiture.
Le raccordement au CAD permet une grande sécurité d’approvisionnement en chaleur, une bonne flexibilité quant aux appels de puissance, tout en assurant une part intéressante d’énergie renouvelable de bonne qualité. L’installation solaire photovoltaïque nécessaire correspond au double des exigences légales permettant d’optimiser la couverture des besoins d’électricité et la part d’énergie renouvelable.
Le concept de production énergétique essentiellement renouvelable et mutualisé ainsi que la valorisation systématique des rejets énergétique, le tout piloté par une automation bien calibrée, en partenariat avec Lazur (Service industriels de Lausanne et Zürich), permet de réduire au maximum les dépenses énergétiques et s’inscrire dans une démarche durable.