Arc Mag 2022–2 montre une nouvelle envie de faire des collages.
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Construire, c’est assembler des dizaines de composants et de matériaux. Un Arc Mag axé sur le thême de l’«addition» semble donc, à première vue, être une évidence. Pourtant, si l’on considère l’architecture suisse, le problème additif est tout à fait pertinent et actuel. En effet, de gros efforts ont été déployés pendant de nombreuses années pour supprimer l’addition. Beaucoup de nouveaux bâtiments emblématiques se présentent comme des monolithes et paraissent avoir été réalisés à partir d’un seul matériau, ou du moins de très peu. Et ce que cette architecture offre en termes de différenciation formelle et spatiale donne souvent l’impression d’avoir été élaborée à partir d’un volume global où la pensée soustractive a dominé le projet.
Que l’on apprécie ou non cette approche, elle pose un problème. Si l’on veut que la construction émette moins de CO2 et consomme moins de ressources à l’avenir, il faut construire moins et réutiliser davantage. Une architecture qui se présente comme une unité achevée a toutefois tendance à s’opposer aux extensions et les adaptations sont ainsi plus coûteuses que si l’on considère le collage comme une possibilité.
Il semble toutefois qu’un changement de mentalité soit en cours: on voit de plus en plus souvent apparaître des constructions qui se veulent délibérément additives. Des éléments comme les socles, les murs, les piliers, les plafonds, les toits, les auvents, les ouvertures et ainsi de suite apparaissent régulièrement comme des caractères autonomes. Par conséquent, l’expression tectonique serait également de retour dans l’architecture suisse. Pourquoi cette nouvelle orientation? Exprime-t-elle une nouvelle vision du monde?
Notre nouveau numéro ose la thèse selon laquelle la génération actuelle perçoit le monde comme complexe et hétérogène, comme une interaction de différentes forces qu’il s’agit toutefois de transformer en un ensemble significatif dans l’architecture. En ce sens, l’additif pourrait être interprété comme une ouverture à la nouveauté, une manifestation de volonté de céder de l’espace aux bouleversements sociaux et culturels existants. De manière plus abstraite, l’addition pourrait également signifier que l’on s’assure, lors de la conception, que les codages conventionnels ne gênent pas. Les bons exemples suisses sur ce sujet ne remplissent peut-être pas encore un livre, mais ils constituent un premier chapitre qui donne de l’espoir et l’envie d’aller plus loin.
Die Redaktion des Arc Mags wünscht viel Spass beim Lesen!