Les voyages contenus dans ces fragments épars nous interpellent par leur sensibilité. Quel que soit le thème, l’angle d’approche est très personnel. Il semble qu’une porte s’ouvre sur des êtres, des lieux, une sculpture, un tableau. Des réflexions, jamais dépourvues d’émotion, sur des instants où tout bascule. Quel souvenir majeur, bon ou mauvais gardons-nous de l’enfance, du passage à l’adolescence? Où nous sentons-nous à la maison?

Pourquoi écrit-on? Pourquoi peindre ou dessiner? N'essayons-nous pas d'immortaliser un moment important, un lieu, une rencontre, un événement décisif sur le chemin? Essayer de réinterroger les émotions ressenties, vouloir les comprendre de plus près, refuser d'accepter la disparition, l'engloutissement de ce qui a arrêté le passage du temps et la course effrénée vers demain.

Renato Salvi (1956), architecte EPFZ, est un architecte romand qui s’est fait un nom tout au long de son parcours professionnel. Ses œuvres témoignent d’une sensibilité et d’un esthétisme qui ont laissé quelques traces en Suisse romande. Parmi ses bâtiments, nous pouvons également citer son œuvre la plus notoire: l’autoroute de la Transjurane. Moins connus, mais non moins remarquables sont ses dessins et aquarelles – qu’il a toujours faits pour se ressourcer du travail quotidien. Pour parfaire son parcours, il a récemment publié un livre dans lequel il passe sa vie en revue.