Rénovation comme processus

Notre rédaction a examiné de plus près le livre consacré à la rénovation. Il commence par l’état initial : un bâtiment avec une infrastructure obsolète, un potentiel inutilisé, une trame typique en aluminium et en verre. Les architectes le démontent – et le recomposent. Ils analysent, réduisent, combinent. Démolition jusqu’au gros œuvre. Suppression des allèges en béton. Sauvetage des éléments de construction. Réemploi des matériaux. Le livre suit ce processus étape par étape – avec un langage clair, des explications techniques, une documentation photographique, des dessins de détail et des commentaires approfondis.

Un chapitre est consacré aux plaques en aluminium moulé: trop impures pour un recyclage classique, mais trop précieuses pour être jetées. Elles sont donc découpées, nettoyées et réutilisées – sans colle, mais vissées, pour pouvoir être récupérées plus tard. Les chutes servent à créer des habillages muraux et une signalétique. Le reste est intégré aux nouvelles façades des cours intérieures. Le cycle des matériaux reste visible – non pas un principe, mais une pratique.

Innovation technique dans le bâti existant

La statique a elle aussi été prise en compte: la suppression des allèges en béton a posé un nouveau défi structurel. La solution: un système de tirants qui absorbe les forces de manière élégante – visible, mais discret. La façade elle-même a été réorganisée: un système composé de quelques largeurs d’éléments permet de compenser les irrégularités de l’existant. Efficace à fabriquer, clair dans son expression.

L’un des axes majeurs du livre concerne la gestion technique: au lieu d’un ombrage conventionnel par lamelles ou stores, c’est un verre à cristaux liquides à commande dynamique qui est utilisé. Il s’assombrit automatiquement dès que la chaleur solaire – même une irradiation diffuse, par exemple à travers les nuages – atteint les surfaces vitrées. L’espace ne surchauffe pas, la vue reste dégagée. Aucun système mécanique, aucune pièce mobile, aucune perte d’énergie liée à un ombrage extérieur. Le refroidissement du bâtiment devient plus efficace, la consommation énergétique diminue de manière significative. Le livre ne présente pas cette technologie comme une promesse d’avenir, mais comme une réalité construite – avec des détails techniques, des plans et des retours d’expérience issus de l’exploitation. On comprend ainsi comment l’innovation technique contribue à optimiser énergie et confort.

Architecture en circuit fermé

L’approche documentaire du livre est convaincante: pas de mise en scène de soi, mais une analyse rigoureuse. Les chapitres suivent la logique du projet – de la structure aux matériaux, en passant par le déconstruction et les techniques du bâtiment. Même des aspects comme le bilan CO₂, la certification SNBS (Standard de construction durable suisse – qui évalue la durabilité écologique, sociale et économique) ou l’intégration dans le système Madaster ne sont pas présentés comme des arguments de vitrine, mais comme partie intégrante de la planification. Le bâtiment est catalogué numériquement, les matériaux et éléments de construction sont recensés de manière systématique. Ainsi, l’ouvrage devient lisible – en tant que ressource, et non comme produit à usage unique.

L’architecture elle-même en tire profit: la nouvelle façade apporte lumière, profondeur, ouverture. Elle résout les contradictions de l’existant – entre promesse et réalité, entre trame et espace. L’effet intérieur et extérieur s’articulent désormais harmonieusement. La transformation montre que la circularité ne doit pas forcément rimer avec réduction – elle peut être précise, robuste, élégante.

La nouvelle architecture circulaire renonce aux images décoratives et aux slogans accrocheurs. À la place, le livre se présente comme un rapport de travail – un outil destiné à toutes celles et ceux qui souhaitent approfondir leur réflexion sur la planification et la construction durables dans le bâti existant.