Le mouvement caractérise la foire de Milan

 

Foire

Publié le 16 avril 2025 par
Sabrina Hobi

Le design qui ne se limite pas à des formes ou des fonctions fixes ouvre d'autres perspectives. Au salon du design, la conception n'était pas seulement considérée comme un résultat, mais comme un processus – quelque chose qui reste en mouvement, qui peut réagir aux utilisateurs et aux environnements et qui peut être recontextualisé.

Photo © Melania Dalle Grave
Photo © Melania Dalle Grave

Dans les anciennes salles de douche de la Piscina Cozzi, 6:AM Glassworks a montré comment un tel processus peut être expérimenté spatialement et matériellement. L'installation «Two-Fold Silence» associait des objets fragiles en verre de Murano à la patine cassante d'une piscine abandonnée. Accompagnée d'un design sonore discret, il en résultait une atmosphère dense mais instable – une sorte d'état de suspension entre la construction et la dégradation, entre la présence et le retrait. Cette forme de création ouverte s'est également retrouvée chez Issey Miyake et l'atelier oï. Leur projet «TYPE-XIII» se composait de sculptures lumineuses filigranes, construites en tissu et en fil de fer, qui peuvent être positionnées individuellement dans l'espace. Les objets semblaient presque désincarnés et répondaient directement aux mouvements de l'air et de la lumière. On y voyait une idée de flexibilité qui ne résulte pas de la technique, mais de l'intelligence des matériaux – et de la volonté de concevoir la création comme une structure modifiable.

«TYPE-XIII» par Issey Miyake et l'atelier atelier oï | Photo: Issey Miyake

«TYPE-XIII» par Issey Miyake et l'atelier atelier oï | Photo: Issey Miyake

«TYPE-XIII» par Issey Miyake et l'atelier atelier oï | Photo: Issey Miyake

Un autre regard sur le mouvement est apparu lors de Prada Frames, le symposium organisé par Formafantasma dans la gare centrale de Milan. Dans un lieu qui est lui-même synonyme de transit, la mobilité, la migration et la logistique ont été traitées non pas dans une perspective de conception, mais dans une perspective systémique. Les contributions ont souligné que la conception ne peut pas être considérée de manière isolée, mais qu'elle s'inscrit toujours dans des contextes plus larges – politiques, économiques, écologiques. Ici aussi, le mouvement n'était pas une métaphore, mais une réalité. Avec l'exposition «Glasslands», Traga a montré à quel point cette approche pouvait également être pensée de manière ouverte dans le choix des matériaux. En coopération avec des designers internationaux, des objets en verre oscillant entre fonction et installation y ont été présentés. De nombreux travaux, comme ceux de StudioNotte ou de Maarja Mäemets, exploraient les limites entre l'utilité et le geste artistique. La diversité des traitements – colorés, structurés, stratifiés – a montré à quel point même un matériau apparemment rigide comme le verre peut être changeant. Toutes les contributions avaient en commun une approche ouverte: la création se montrait en mouvement, en transition et en changement. L'accent n'était pas mis sur l'objet, mais sur sa relation avec son environnement – et sur ce qui peut en résulter.

Symposium avec Alice Rawsthorn | Photo © Prada Frames
Installation «Glasslands» | Photo © Traga

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