Along the line

Projet d'étudiant dans le cadre d'un atelier de projet «Delta Blues» consistait à traiter et retravailler la région du delta du Rhône à son embouchure dans le Léman.

Situation initiale

Il y a quelques mois, nous nous avancions sur ce territoire aride et hostile où les véhicules dominent. Leurs gaz d’échappement, leur vitesse et les bruits de moteurs nous rendaient vulnérables, presque insignifiants. Devant nous, la route s’étendait à perte de vue, écrasant toute forme de nature préexistante sur son passage et créant une division du paysage, une limite pratiquement infranchissable. Cependant, cet environnement nous intriguait. Nous reconnaissions une forme d’urbanité singulière, avec une identité forte et répondant à ses propres règles, dictant la conduite des individus.

Ébauche du projet

C’est bien connu, que l’on vienne du Valais ou de la Riviera, c’est ici, le long de la route du Simplon que l’on vient acheter, s’amuser, et surtout contempler la nature singulière qui s’y trouve. La végétation tropicale, mêlée à celle du plateau valaisan suscite l’intérêt, et pour cause: trois types de végétations, allant d’une bande tropicale à une vaste surface d’espèces indigènes en passant par des jardins, forment ensemble le nouveau visage paysager de la périphérie sud de Villeneuve.

Les piétons et les cyclistes se réapproprient les lieux en déam- bulant dans cette jungle qui s’étend au coeur de l’axe routier. La mobilité douce est enfin intégrée à l’équation. Les espèces animales et végétales retrouvent leur place et se développent. Cet endroit atypique est le paradis de l’extravagence et de la consommation.

Étude du projet

La stratégie de densification du site et d’infrastructures routières ne font qu’un. Au sol, on cherche à minimiser la surface d’asphalte afin de rendre un maximum d’espaces végétalisés ou simplement propices au développement d’une quelconque nature. Ainsi, les surfaces de parking sont comprises dans l’empreinte même des nouveaux bâtiments, laissant ainsi les abords dénués de surfaces minérales.
Par conséquent, une notion fondamentale se dessine : la relation perpétuelle de l’espace urbain piéton et du monde de la route, créant une cohabitation étrange et passionnante, tant programmatique qu’architecturale.
La qualité lumineuse du lieu est primordiale et légitimise l’intervention urbanistique. Ayant désormais une importance majeure dans le territoire, la route du Simplon brille à l’image de ses malls et de ses activités publiques en tout genres. Pour cela, les infrastructures lumineuses se multiplient. Les lampadaires classiques, indispensables à l’axe routier, ne sont pas les seuls acteurs lumineux du site.
En harmonie avec les néons des enseignes et les installations lumineuses présentes dans la végétation tropicale, l’ensemble de la route est reconnaissable à des kilomètres à la ronde. La confrontation entre l’infrastructure imposante et franche de la route, sous toutes ses formes avec une nature à la fois indigène et tropicale est omniprésente, offrant une expérience unique. La symbiose de ces deux mondes, crée une étrange harmonie.

Réalisation

A l’image d’un auvent de station service couronné d’un corps bâti, le bâtiment est pensé comme une structure massive et pérenne dans laquelle s’articulent une multitude d’espaces. Tantôt tempérés, tantôt chauffés, les espaces des étages se distinguent d’un rez-de-chaussée extérieur par une peau de verre, recouverte par endroits d’une membrane métallique perforée.
Au sol, une multitude de construction autonomes règlent la cohabitation entre le monde de la route et les piétons, donnant vie a l’ensemble des espaces extérieurs.
Temple de la consommation et du divertissement, le bâtiment offre une grande variété programmatique, allant du simple magasin, à des restaurants et espaces de loisirs tels que bowling et cinémas. C’est l’endroit rêvé pour les personnes de tout âge, en tout temps.
Le long du strip, les bâtiments de ce type se répètent, et va- rient pour offrir une expérience unique et globale, de quoi offrir à la région une vraie identité et attractivité.

Projet Next Generation soumis pour l'Arc Award 2022 par : Raphael Bitzi et Guillaume Chardonnens, HEIA Fribourg